La permaculture appliquée, de la théorie à la pratique.

L’arrivée de la permaculture a transformé notre rapport à la terre, tout comme Internet a bouleversé notre rapport au monde ; les mentalités ont évolué. Les enjeux de nos sociétés se retrouvent dans le secteur agricole qui évolue par conviction éthique, écologique ou par incitation réglementaires ou financière. Tout en conservant la productivité, de nouveaux critères tels que la consommation d'énergie, la résilience d’une ferme, la réduction ou la suppression d’intrants chimiques s’ajoutent aux pratiques établies de nos prédécesseurs.

De nouveaux modèles agricoles surgissent, dont ceux évoluant sur moins d’un hectare, des micro-fermes, comme LA FERME ÉPICERIE PERMACOLE, qui testent leur viabilité face à ces contraintes. De la théorie à la pratique, une succession d’expérimentations et d’ajustements a permis de structurer des cycles floraux et animaux interconnectés, formant un véritable système permacole où plantes et animaux se complètent.

La micro-ferme et son fermier.

Une reconversion agricole

En France, un tiers des nouveaux agriculteurs ont en moyenne quarante ans et aucune expérience agricole. Même profil, mais trop âgé pour une subvention, l’installation s’est faite sans diplôme ni formation, avec pour seules ressources l’envie d’expérimenter et de construire une micro-ferme.

Un projet évolutif

Les grandes lignes en tête, beaucoup d’huile de coude et une bonne dose de débrouille : le démarrage fut un mélange d’incertitude et d’adaptation. Trois refontes du design permacole en trois ans ont forgé une approche à la fois sensible et pragmatique. Plutôt que raser, observer. Plutôt que forcer, composer. L’aménagement s’est ajusté aux contraintes : un chemin de roulage naturel s’est dessiné autour de la ferme pour canaliser les haies trop épineuses, des zones trop ombragées sont devenues des pépinières, et deux boucs assurent le débroussaillage en recyclant leur litière en lombricompost.

Un système vivant

Comme les abeilles fécondent les fleurs, l’activité animale et végétale semblent indispensables pour équilibrer un système dynamique et productif. La gestion des différents cycles complexifie le travail, demande de l'attention et du temps. La ferme aussi évolue dans un environnement non seulement avec son contexte pédoclimatique mais aussi socio-économique, où l’offre doit s’adapter aux attentes des clients. Cette relation commerciale (donc sociale) peut avoir un impact direct sur l'équilibre biologique, il convient d'en définir les limites. De la culture au produit fini, en passant par la transformation, le stockage, le transport, la vente chaque étape impose des ajustements constants et une stratégie adaptée.