Comment composer son mélange de plantes médicinales ?

Composer un mélange de plantes est un exercice d'équilibre entre bienfaits, saveurs et couleurs. L'approche scientifique et l'usage traditionnel se croisent, le choix des plantes médicinales devient plus délicat. Ajoutez-y les différentes méthodes d’extraction des principes actifs (infusion, hydrolat, alcoolature, comprimés...) avec différents modes de consommation et d’action. Puis il y a les différentes pharmacopées qui attirent notre attention, issues d’autres régions du monde elles nous font voyager. La réglementation joue aussi un rôle de régulation. Comment faire le tri et y voir plus clair ? Quelles sont les approches possibles pour composer son mélange de plantes médicinales ? L’essentiel vous sera expliqué dans cet article.

Séchage naturel et artisanal de Plantes Médicinales sur des claies, entre tradition et réglementation.

La Petite Histoire des Plantes Médicinales en France

Les plantes médicinales ont toujours occupé une place centrale dans les traditions de nombreuses cultures. En France, leur usage a été réduit par des décisions historiques, notamment sous le régime de Vichy, qui a supprimé les herboristeries au profit du monopole pharmaceutique. Aujourd'hui, sous l'impulsion de l'Union Européenne, certaines plantes ont été "libérées" et répertoriées dans une Liste A & B, tenue par l'ANSM, autorisant leur commercialisation sous certaines conditions.

Comment aborder la création d’un mélange ?

Composer un mélange de plantes est un exercice d'équilibre entre saveur, couleur et bienfaits. Les améliorateurs de goût, comme la menthe ou la mélisse, sont souvent combinés à des plantes aux vertus reconnues. L'approche scientifique et l'usage traditionnel se croisent, offrant deux visions complémentaires sur lesquelles s'appuyer.

La réglementation distingue les plantes en Liste A & B, la première autorisant certaines parties à la vente, la seconde réservant d'autres plantes à un usage strictement pharmaceutique. Cependant, en tant que particulier, il est tout à fait possible de cultiver ses propres plantes non listées pour un usage personnel. Cela permet de mieux contrôler la qualité et d'explorer des usages moins répandus.

Quelle méthode pour composer son mélange ?

Trois approches principales existent :

  1. Utiliser une seule plante pour un effet ciblé.
  2. Associer plusieurs plantes aux effets similaires pour créer une synergie.
  3. Construire un mélange visant un organe ou une fonction corporelle spécifique.

Cette dernière approche nécessite des connaissances avancées sur les interactions entre plantes et leur impact sur l'organisme.

Une claie en inox alimentaire pour sécher vos plantes médicinales

Quels sont les modes d’extraction et de consommation possibles ?

Outre le choix des plantes, leur mode de préparation joue un rôle crucial :

L’ingestion

Nous consommons déjà de nombreuses plantes au quotidien (ail, thym, romarin) dans notre alimentation.

L’Infusion

C'est la méthode la plus simple mais elle n'extrait pas tous les principes actifs. La température de l'eau ne doit pas dépasser 90°C pour préserver certaines molécules fragiles.

La macération

  • Alcoolature (macération dans l'alcool)
  • Macérat huileux (plantes infusées dans une huile)
  • Macérat vinaigré (plantes infusées dans du vinaigre, comme le Vinaigre des Voleurs)

La percolation

A l'eau ou à l'alcool, elle est couramment utilisée en phytothérapie pour obtenir des teintures mères d’une grande richesse en principes actifs, tout en préservant la synergie naturelle des plantes. Cette technique est plus efficace que la macération, car les substances solubles sont mieux extraites et augmentent davantage la concentration.

Huiles essentielles et hydrolats

Ces extraits concentrés sont obtenus par distillation. Les huiles essentielles sont puissantes et nécessitent des précautions d'usage, tandis que les hydrolats sont plus doux et faciles à utiliser.

Cultiver soi-même ses plantes médicinales.

Quelques mètres carrés d'un sol sain disponibles dans un environnement qui l'est tout autant ? Pourquoi ne pas cultiver ses propres plantes médicinales ? Il y a des stratégies culturales faciles à mettre en oeuvre, appliquant des approches de la permaculture.

Quelles sont les précautions à prendre ?

  • Éviter d'associer des plantes aux effets opposés.
  • Consommer les mélanges par cycles de trois semaines avec une pause d'une semaine.
  • Vérifier les sources d'information et croiser plusieurs ouvrages pour affiner ses connaissances.
  • Se méfier des simplifications excessives ou des discours trop mystiques.

Une approche prudente et bien informée permet d’exploiter au mieux les bienfaits des plantes tout en respectant les règles de sécurité. Cultiver soi-même ses plantes reste une excellente façon de garantir leur qualité et d'explorer leurs multiples usages.

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